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Club BD-Manga Aubenas
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L'intégrale : interview de Winoc (2/2)

L'intégrale : interview de Winoc (2/2)

Suite de l' interview réalisée par l'Atelier BD du Collège St Francois d'Assise à l'occasion de la venue de Winoc ("Cliff and Co"-Grand Angle/Bamboo) à Espace Temps le Samedi 18 octobre 2008 :


Extrait du tome 3

(un cadeau de Winoc)









-  Existent-ils des contraintes liées à la collection Grand Angle, un cahier des charges ?

"Grand Angle" est une collection policière à la base (les prochaines parutions sont plus ouvertes, j'ai cru comprendre), voire même, pour être plus précis : policier, avec un soupçon de fantastique. C'est le cas de" Cliff" et de ses doubles, de "Kim" et de ses messages inter-temporels, de "Sam Lawry" et de ses visions, etc...  A partir du moment où l'on rentre dans ce cadre, il n'y a plus vraiment de cahier des charges. Il reste par contre le regard et les choix du directeur de collection, qui peuvent donner une identité particulière à la collection.

Une remarque m'a été faite sur le tome deux, mais je ne sais pas si elle vient d'un souhait éditorial, commercial, ou du public. On m'a fait remarquer qu'il y avait moins de grandes cases panoramiques que dans le premier tome. Or, comme son nom l'indique, "Grand angle" est un objectif qui permet de voir de grands territoires...  J'en ai pris note, et il y aura à nouveau de grands panoramiques dans le second cycle.





-  La collection a pour slogan « la BD comme au cinéma » , Cliff and co ne doit-il pas chercher ses origines plutôt du côté des séries américaines ?

Oui et non. Au niveau narratif, "Clff and Co", c'est de "la BD comme à la télé".  Thomas Mosdi, le scénariste, ne cache d'ailleurs pas son admiration pour les séries américaines. Mais le héros et le propos restent originaux. Au niveau visuel, les séries américaines travaillent essentiellement avec des plans rapprochés, alors que "Cliff and Co" compose avec une multitude de plans et de cadrages. Ces plans servent la narration, en soulignant le tempo ou l'émotion. En cela, nous sommes plus proches du cinéma que de la télé.

 

-  A quand l’adaptation sur petit ou grand écran ?

Je crois qu'Olivier Sulpice, l'éditeur, a fait une démarche en ce sens. Mais il semble que personne n'ait répondu à son appel.





























-  Quel est le principal défi posé par le génial scénario de Thomas Mosdi ?

 

Le héros, Cliff, est un "outil" du FBI, doté de plusieurs personnalités. C'est d'ailleurs cette particularité qui lui vaut de travailler pour le prestigieux bureau. Nous avons pris le parti de modifier l'apparence physique de Cliff en fonction de la personnalité qui l'habite. Mais attention!  Rien de fantastique là-dedans. Cette démarche ne s'adresse qu'au lecteur. Les autres personnages de l'histoire voient toujours Cliff de la même façon. C'est là la principale gageure de ce premier cycle :  faire comprendre au lecteur notre intention sans l'expliciter. Visiblement, nous y  sommes parvenus.

 

-  N’avez-vous pas peur de déstabiliser le lecteur avec la structure éclatée du récit ?

 

Je parlerai de morcellement, plutôt que d'éclatement, puisque l'idée est de recoller tous les morceaux à la fin de l'album. Cet autre parti-pris narratif, que l'on retrouvera dans le second cycle, permet de maintenir un rythme soutenu, sans temps mort. Une telle narration n'aurait peut-être pas été aisée il y a quelques années, mais aujourd'hui nous y sommes familiarisés grâce aux série policières américaines qui proposent facilement la résolution de 2 ou 3 enquêtes par épisodes.

 


 -  L’aventure Cliff and co va -t’elle se poursuivre ?

 

Tout dépendra de l'accueil public au second cycle. Cliff a le potentiel d'un héros de série, mais celle-ci tournera court si les ventes ne décollent pas. La fin du second  cycle est construite dans cette double optique. Elle offre une véritable fin aux deux cycles, mais reste ouverte à une suite.

 

-  Que pensez-vous du genre manga ?

 

Je ne le connais pas assez pour en faire la critique. Ce que je vois, c'est que le nombre important de pages, qui idéalement devrait permettre d'approfondir  le propos, ne sert bien souvent qu'à délayer l'histoire. L'excellente idée de départ se trouve ainsi dissoute.

Commercialement, la spécialisation du manga en fonction du sexe et de l'âge du lecteur ciblé est une sacré trouvaille. On y vient d'une certaine façon dans la BD européenne avec des collections ciblées (Cf quelques dernières parutions chez Bamboo, destinées aux filles : Studio danse, Sisters,...).