William, l'auteur des "Sisters", a accepté gentiement de se prêter au jeu de l'interview de l'Atelier BD. Après les morceaux choisis dans l'édition de Samedi du Dauphiné Libéré, voici la première partie de "L'intégrale".
1. Vous avez réussi à imposer dès le premier album un univers très maîtrisé et des héroïnes des plus craquantes. Comment sont nées « Les Sisters » ?
Je les ai dessinées dès leur naissance, c'est donc tout naturellement et en douceur, qu'est venue l'idée de les mettre en scène depuis.
Elles ont 13 et 8 ans aujourd'hui. mais le déclic et l'idée d'en faire des gags m'est venu il y a 2 ans.
2. La conception fut-elle longue ?
Oh vous savez, c'est 9 mois de gestation et une vie de bonheur ^ ^ .
En fait, au départ, j'alimentais un blog avec de courtes anecdotes.
Dès que mes filles faisaient une bêtises ou sortaient une expression hilarante, je le notais, et en faisait une sorte de strip en noir et blanc.
Un style épuré, pratiquement sans décors avec 4 cases maximum; un peu dans l'esprit des "peanuts" ou " Calvin et Hobbes " ( strips américain ).
J'ai posté mes gags sur le forum ( Baywin.net ) et j'ai été agréablement surpris de l'accueil fait à mes chipies de papier.
Je bossais sur une série policière, semi réaliste avec Georges Lautner ( Baraka, EP éditions ) une fois ce dyptique fini, mon souhait était de changer d'univers et de revenir à un style gaphique qui m'est plus naturel ( le style " gros nez " comme on dit chez nous ).
C'est à ce moment que j'ai rencontré le futur 2ème "papa" des Sisters : Christophe Cazenove, chez mon ancien scénariste à Grasse.
Il aimait mon dessin et moi, son humour. Ca tombait bien.
On a travaillé sur deux projets en même temps: une série de gags avec des fées qui picolent dans un bois, au bar tenu par un farfadet (" Fables de comptoir ") et la série dont mes tornades sont les héroïnes. Au début, je voulais appeler la série "Un Air De Famille".
Des deux projets, un seul a été retenu pa l'éditeur BAMBOO. Ca tombait bien Christophe bosse chez eux depuis de nombreuses années. C'est un coup de chance !
3. Quelle relation entretenez-vous avec Cazenove ? Etes-vous « Les brothers » ?
Nous nous entendons très bien. Il est né en 69 comme moi, nous avons qulques points communs ( nous sommes autodidactes et avons connu les petits boulots avant de vivre de notre passion pour la BD ) .
Il est venu à la maison et le fait de voir mes filles en chair et en os ( ou en bonbons ^ ^ ) l'a motivé encore plus.
L'idée de faire un album avec des strips et planches "éclatées" ne plaisait pas trop à Olivier Sulpice ( l'éditeur ). J'ai demandé à Christophe de m'aider à construire des planches de gags plus classiques, avec plus de cases.
Je lui écris les nombreuses bêtises et anecdotes que font Wendy et Marine et à partir de là, il va enrichir et trouver d'autres pistes.
Du coup,Je suis encore plus observateur à la maison...la moindre phrase ou dispute est une source d'idée. Il m'arrive souvent de me lever la nuit pour noter...et avec Christophe qui reprend le tout, et construit le découpage, c'est du bonheur...il a une idée de gag toutes les nano secondes.
4. Votre série c’est un peu l’espièglerie des « p’tits diables » et la tendresse de « Jojo ». Veillez-vous à conserver cette équilibre ?
J'aime bien la série "les p'tits diables". Je connais moins " Jojo ".
Notre univers est plus axé sur les relations entre soeurs. Les petits trucs qu'adorent les filles : les bijoux, le maquillage, les soirées pyjama etc...Il n'existe pas d'autre bd avec comme personnage 2 soeurs je crois. Mais je suis agréablement surpris quand des garçons me disent se retrouver aussi dans certaines de leurs aventures.
Mon souhait et celui de Christophe aussi , est qu'on ne voit qu'elles. C'est un hommage que je fais à mes filles tout simplement.
Les parents du coup, deviennent des personnages secondaires. On les voit très peu, une ombre portée, un bout de bras, une oreille, une silhouette...mais ils sont présents quand il faut sévir, heureusement...et c'est pareil dans la réalité.
Seules les amies des filles apparaissent et d'autes protagonistes qui font partie du décors.
c'est cet équilibre là que nous essayons de conserver. J'ai lu des commentaires de jeunes lecteurs qui trouvent dommage justement que l'on ne nous voit pas vraiment, nous, les parents. c'est un choix et nous l'assumons.
Après, on essaye de ne pas se répéter.
L'idée des supers costumes, qu'elles portent quand elles rêvent, sert aussi à les rapprocher. Lors d'une mission, elles doivent être solidaires.
A SUIVRE ...