5. Le milieu de la bande dessinée est-il dur envers les femmes ? Pensez-vous qu’elles peuvent apporter quelque chose de différent ?
Dur ? Je ne crois pas. Pour ma part, en tout cas ; j’ai plutôt été bien accueillie par la gente masculine du milieu et j’ai pu m’intégrer sans problème. J’ai même eu la chance de recevoir des encouragements, des compliments, des avis objectifs et intéressants sur mon travail de la part d’auteurs anciens et confirmés. Bien entendu, il est déjà arrivé qu’à un ou deux festivals de BD je me retrouve seule dessinatrice mais comme nous devenons de plus en plus nombreuses sur le marché, cela risque d’être plus rare.
Les dessinatrices de BD apportent leur visions, leur sensibilités et donc certainement qu’un regard neuf et différent est à remarquer dans la BD féminine actuelle. Déjà je remarque que nous sommes quelques dessinatrices à proposer des albums destinés à un lectorat adolescent (et plus particulièrement les adolescentes pour certains ouvrages). Sinon je trouve intéressant que certains sujets précédemment traités par les dessinateurs soient repris par les dessinatrices, des ouvrages traitant de la vie quotidienne, de la politique, les sujets plus tabous…
De mon point de vue, toutefois, c’est avant tout l’album, le travail d’un auteur qui m’intéresse et non que ce soit une femme ou un homme derrière le crayon.
6.Pensez-vous avoir eu beaucoup de chance de signer cette série dès votre sortie d’Ecole (Corbeyran – Dargaud) ?
Enormément. D’autant plus qu’à l’opposé de la plupart de mes camarades de promo qui couraient les salons, préparaient des press-books et des dossiers pour d’éventuels éditeurs, j’ai préféré prendre du temps pour travailler mon dessin par le biais du fanzine et de petits travaux. Rien ne me prédestinait à rencontrer Corbeyran aussi facilement et surtout qu’il « flashe « sur mon dessin. Je lui suis très très reconnaissante d’avoir cru en moi et de m’avoir donner ma chance ainsi qu’Amélie Sarn, et par la suite l’éditeur Dargaud. J’ai conscience de débuter ma carrière par la grande Porte, entre un grand scénariste aux multiples séries et un grand éditeur, aussi je m’accroche pour persévérer dans cette voie « royale ».
Images trouvées sur le site de Nauriel.